Quelle adoption des dispositifs d’information et outils de pilotage de l’irrigation par les exploitants agricoles du département de l’Hérault ?

L’étude menée en 2023 se penche sur l’adoption des dispositifs d’information et des outils de pilotage de l’irrigation par les exploitants agricoles du département de l’Hérault. Ce travail a été réalisé dans le cadre d’un stage de validation de Master 2 Sciences de l’Eau, Parcours Eau et Agriculture, par Olivier Meyer, au sein du département de l’Hérault. À travers une série d’enquêtes et d’entretiens réalisés auprès de plusieurs exploitants, l’étude met en lumière les défis rencontrés dans l’usage de ces outils. Cette analyse vise à proposer des pistes d’amélioration pour favoriser l’adoption plus large de ces outils, contribuant ainsi à une gestion plus efficace et responsable de la ressource en eau dans un contexte de changement climatique.

Des degrés différents d’utilisation des méthodes et outils de pilotage de l’irrigation par les exploitants du département de l’Hérault

Le graphique illustre les degrés d’utilisation de divers dispositifs de pilotage de l’irrigation parmi les exploitants interrogés. En bleu foncé figurent les utilisateurs réguliers, en bleu clair les utilisateurs occasionnels, et en rouge ceux qui ne recourent jamais à ces outils. Il est important de noter que les exploitants peuvent adopter plusieurs dispositifs simultanément. On observe que l’approche empirique fondée sur l’observation visuelle des cultures domine largement, avec plus de 90 % des exploitants déclarant l’utiliser régulièrement. Ce choix est justifié par la simplicité et la pertinence perçues de cette méthode, bien que ses limites, notamment l’impossibilité d’anticiper les besoins hydriques, soient également soulignées. En parallèle, les données issues des stations météorologiques locales sont exploitées par quatre exploitants sur cinq, illustrant l’importance d’une information fiable et gratuite pour une majorité, bien que les coûts soient assumés en amont par des organismes intermédiaires. Les bulletins-conseils, malgré un taux de lecture élevé (60 %), sont considérés comme des outils secondaires, un soutien venant conforter la décision prise grâce à leur outil de pilotage principal. Quant aux capteurs de sol (sondes capacitives ou encore sondes tensiométriques), bien qu’utilisés par un quart des agriculteurs, leur adoption est freinée par la nécessité d’un déploiement adapté à l’hétérogénéité des exploitations. Enfin, les outils plus techniques, comme les capteurs directs sur les plantes (dendromètre, chambre à pression, capteur de flux de sève) et les modèles basés sur le bilan hydrique, restent marginaux, limités par leur coût et leur complexité.

Quels sont les principaux objectifs des agriculteurs héraultais pour l’utilisation des outils de pilotage de l’irrigation ?

Deux priorités émergent : viser un rendement optimal pour 75 % des répondants et économiser l’eau pour 67 %. En revanche, viser une certification comme le label HVE par exemple reste marginal (4 %). Les économies d’énergie (2 %) surprennent par leur faible importance, malgré le recours fréquent à des prélèvements individuels, souvent énergivores. Enfin, certains exploitants mentionnent, hors graphique, l’objectif d’éviter le stress hydrique des plantes.

Mais alors, quelles barrières face à l’adoption d’outils de pilotage ?

Les exploitants agricoles font face à divers freins qui limitent l’adoption des outils de pilotage avancés pour l’irrigation. Parmi ces obstacles, le coût des dispositifs apparaît comme le principal facteur, freinant particulièrement les petites exploitations dont la capacité d’investissement est limitée. À cela s’ajoutent des contraintes telles que le manque de temps, de main-d’œuvre qualifiée ou encore l’inadéquation des outils aux spécificités de certaines cultures ou parcelles. Bien que certains agriculteurs reconnaissent l’utilité potentielle de ces technologies, beaucoup restent attachés à des méthodes traditionnelles, souvent par manque d’accompagnement ou de communication autour des solutions existantes. Cette situation souligne l’importance de développer des outils plus accessibles, adaptés et soutenus par un accompagnement efficace pour favoriser leur adoption.

En savoir plus

Ce document a été rédigé dans le cadre d’un stage de validation de Master 2 Sciences de l’Eau, Parcours Eau et Agriculture, réalisé par Olivier Meyer, au sein du département de l’Hérault. Bien qu’il reflète un effort de recherche et d’analyse, il est important de l’aborder avec prudence. En effet, des imprécisions ou des erreurs peuvent subsister, et certaines informations pourraient nécessiter des vérifications supplémentaires. Il est donc recommandé de compléter la lecture de ce document par des sources académiques ou professionnelles afin de garantir une compréhension précise et fiable du sujet traité.